TOGO
PRÉSENTATION DU PAYS
Superficie : 56 785 km2
Population : 8 095 498
Principaux secteurs économiques : agriculture, industrie (phosphate)
Principaux écosystèmes : forêts, savanes, mangroves, écosystèmes marins, eaux douces
LISTE DES PARTICIPANTS
- Mme Abra Akofa AMELAMEDI, Femme Volontaire Debout pour le Développement Durable (FVDD/LOLONU) | amelamedirosi@yahoo.fr
- Pr. Kouami KOKOU, Laboratoire de Recherche Forestière (LRF) de la Faculté des Sciences de l’Université de Lomé | kokoukouami@hotmail.com
- Lt-Col. Fata K. BALOUKOU, Direction des ressources forestières (DRF), Ministère de l'environnement et des ressources forestières (MERF) | baloukou2000@yahoo.fr
- Pr. Gabriel SEGNAGBETO, Laboratoire d'Ecologie et d'Ecotoxicologie (LaEE), Université de Lomé | gsegniagbeto@gmail.com
Les espèces exotiques envahissantes prolifèrent dans la plupart des écosystèmes au Togo. Les espèces les plus fréquentes selon la documentation sont au niveau des écosystèmes terrestre : Chromolaena odorata(Asteraceae), Azadirachta indica (Meliaceae) observé partout au Togo et devenu même la végétation ligneuse de certaines localités à travers le pays, Leucaena leucocephala (Mimosaceae), Titonia diversifolia(Asteraceae) et Mimosa invisa (Fabaceae).
En milieu aquatique, les principales espèces aquatiques envahissantes sont Pistia stratioites (Araceae), Echhornia crassipes (Ponteriaceae)mais aussi les espèces de fougère Azollaceae (Azolla 52 africana Desv.) et Salviniaceae (Salvinia auriculata Aubl.), entraînant l’eutrophisation et l’asphyxie de toute la diversité biologique de ces écosystèmes.
Le lien entre les activités anthropiques et la prolifération des espèces exotiques envahissantes au Togo a été établie. La dégradation de la végétation originelle de la zone de montagne forestière due en particulier aux activités humaines est à la base de la prédominance des espèces exotiques envahissantes au niveau de cette zone. Il existe des évidences à l’échelle du Togo sur l’occupation et la prolifération des espèces exotiques envahissantes et le lien avec l’occurrence et l’intensité des feux de brousse.
Les espèces aquatiques, sont un véritable problème, surtout dans la zone maritime où se situe Lomé la capitale. Au niveau de la ville de Lomé les actions demeurent des actions de collecte et de broyage de la Jacinthe d’eau.
En ce qui concerne l’exploitation non durable des espèces sauvages au Togo, les enjeux liés sont importants notamment en termes d’exploitation forestière. En effet, l’accroissement de la demande en bois de chauffe et de charbon de bois, principale source d’énergie domestique pour 80% de la population est un des déterminants importants de l’accélération de la dégradation des formations végétale. L’exploitation irrationnelle des essences pour le bois d’œuvre et de service s’est également amplifiée à cause du commerce de bois d’œuvre.
Pour les espèces de faune, il n’existe pas de mécanisme de suivi pour les espèces endémiques signalés au Togo, ce qui rend difficile l’évaluation des tendances. Cependant, l’on peut relever que Le braconnage est à la base de la disparition ou la raréfaction de nombreuses espèces au Togo. Plusieurs espèces sont devenues très rares en raison de leur surexploitation.
En termes d’actions clés, la stratégie nationale pour la biodiversité (2011-2020) intègre différents objectifs pertinents en lien avec le contrôle des espèces envahissantes et l’utilisation durable des espèces sauvages.
Objectifs et actions clés contenues dans le plan d’actions pour la biodiversité en lien avec le contrôle des espèces exotiques envahissantes et l’exploitation durable des espèces sauvages
Objectifs /actions |
Mesures pour l’utilisation durable des espèces sauvages |
Mesures pour le contrôle des Espèces Exotiques Envahissantes
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Objectif |
« D’ici à 2020, tous les stocks de poissons et d’invertébrés et plantes aquatiques sont gérés et récoltés d’une manière durable, légale et en appliquant des approches fondées sur les écosystèmes, de telle sorte que la surpêche soit évitée, que des plans et des mesures de récupération soient en place pour toutes les espèces épuisées, que les pêcheries n’aient pas d’impacts négatifs marqués sur les espèces menacées et les écosystèmes vulnérables, et que l’impact de la pêche sur les stocks, les espèces et les écosystèmes reste dans des limites écologiques sûres ». |
« Développer d’ici à 2018, les connaissances suffisantes sur les espèces exotiques envahissantes en vue de mettre au point des technologies appropriées pour les contrôler ». |
Actions clés |
- Accroître la sensibilisation de la population sur la règlementation de la pêche et de la chasse - Créer des zones de chasse traditionnelle et y réglementer les périodes de chasse - Appliquer les textes règlementant l’exploitation des ressources halieutiques |
- Inventorier et caractériser toutes les espèces exotiques envahissantes - Cartographier les zones de prolifération des espèces envahissantes, - Promouvoir la lutte biologique pour l’éradication des espèces exotiques envahissantes - Réglementer l’introduction des espèces exotiques envahissantes à l’échelle nationale |
La mise en œuvre de ces stratégies reste parcellaire et les résultats sont mitigés. En ce qui concerne les espèces exotiques envahissantes, il a un début de mise en œuvre. Le projet WACA a essayé de faire une étude de faisabilité pour la lutte contre les espèces exotiques envahissantes et de dresser des inventaires des espèces exotiques envahissantes. L’inventaire de certaines zones a été réalisé, notamment au niveau de la région maritime. Des tentatives de lutte par les herbicides ont également été testé de façon expérimentale mais stoppées par manque de financement. Les réflexions en cours aujourd’hui vont dans le sens des possibilités de valorisation économique de ces espèces invasives.
Des actions d’envergure nationale ont été menés pour sensibiliser quant à l’utilisation rationnelle, des ressources de bois. Des pratiques ont été vulgarisées pour une transformation efficience du bois en charbon, afin d’éviter la perte de matières au cours de la transformation. Il y a également la promotion de foyers améliorés pour économiser les combustibles au niveau des ménages.
Au niveau de la gestion durable des ressources de faune sauvage, la pratique de la chasse est réglementée au Togo. La chasse est ouverte une fois dans l’année, de février à juin dans certaines zones hors aires protégées et réserves avec des conditions. Au niveau des aires protégées la chasse est interdite. Les autorisations sont fournies sur demande, au niveau de la direction des ressources forestières. Les conditions de chasse portent sur les espèces sur la base de la convention CITES. Des contrôles indirects sont effectués pour le suivi de la chasse.
Les défis pour opérationnaliser les solutions inclusives en faveur des espèces exotiques envahissantes et de l’utilisation durable des espèces sauvages sont nombreux au Togo. On peut retenir en priorité le manque de ressources financières et le manque de synergie entre les différents acteurs politiques, scientifique, praticiens. Il faudrait créer ces cadres de discussions pour renforcer les interactions entre les différents acteurs.