PRÉSENTATION DU PAYS

Superficie : 268 000 km2

Population : 2 479 014 habitants

Principaux secteurs économiques : forêts, mines, pétrole, tourisme, agriculture.

Principaux écosystèmes : forêts, savanes, eau douce, écosystèmes marins

LISTE DES PARTICIPANTS

  • Mme Rébecca Hermande DJANIVENDA, Organisation Ecologique des Lacs et de l’Ogooué/OELO
  • M. Jean Bruno MIKISSA, Ministère des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l'Environnement, chargé du Plan Climat et du Plan d'Affectation de Terres | mikissa_jeanbruno@yahoo.fr; jbmikissa@gmail.com
  • Vénérable Jeanne Marthe MINKOUE MI ELLA, Association Gabonaise d’Assistance aux Femmes Indigènes (AGAF) | assoagafi@gmail.com
  • Mme Prudence YOMBIYENI, Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CENAREST) | ngomanda@yahoo.fr

Le Gabon est un pays situé en Afrique centrale qui compte 23 millions d'hectares de forêts couvrant environ 88% de sa superficie totale.

On estime qu'il compte plus de 8 000 espèces de plantes vasculaires, environ 190 espèces de mammifères, environ 600 espèces d'oiseaux, environ 310 espèces de fourmis et plus de 1 000 espèces de poissons, y compris de nombreuses espèces endémiques et espèces commercialement importantes.

Le Gabon compte 16 espèces potentiellement espèces exotiques envahissantes dont 6 figurent parmi les 100 pires espèces exotiques envahissantes du monde, ce qui nécessite une surveillance étroite.

Les études existantes ont montré que la petite fourmi de feu (Wasmannia auropunctata), s’est répandue au Gabon par de multiples voies, y compris le transport le long des rivières, par les opérations d'exploitation forestière 18, les activités d'extraction pétrolière, les projets de construction, et le mouvement des marchandises et des plantes.

La petite fourmi de feu, constitue une menace importante pour la biodiversité, les écosystèmes et les communautés. En plus de 10 années, elle a entraîné  la disparition d'environ 95 % des fourmis indigènes, affecté léopards et animaux domestiques,  notamment en causant de sévères  lésions oculaires, se nourrissant  d'invertébrés, de petits vertébrés et même de jeunes oiseaux, ce qui constitue une menace pour la faune indigène. Elle perturbe les processus de pollinisation et de dispersion des graines, impactant ainsi la régénération des espèces végétales indigènes et elle perturbe la recherche de nourriture par les primates et autres animaux notamment dans le parc national des Monts de Cristal.

Elle impacte la santé humaine, infligeant des piqûres très douloureuses accompagnées de réactions cutanées sévères ; elle infeste les maisons, écoles et hôpitaux, perturbant ainsi les activités quotidiennes et les moyens de subsistance ; elle entrave les travaux champêtres en raison de sa large propagation, diminuant ainsi les rendements de cultures et du bétail. Elle perturbe également la collecte et la vente de produits forestiers non ligneux (PFNL), une source importante de revenus pour de nombreuses communautés rurales.

Dans le cas de l'arowana africain (Heterotis niloticus), il a été observé que cette espèce mange du tilapia, qui est la plus grande ressource halieutique de la provinceMoyen-Ogooué, ce qui entraîne une pénurie de tilapia sur le marché, et donc une augmentation de la pression de chasse due à l'augmentation des prix du tilapia.

Une autre espèce préoccupante est la jacinthe d'eau E. crassipes qui doit être surveillée car elle a été signalée comme posant des risques d'étouffement des voies d'eau.

Les défis mis en évidence dans la littérature et les entretiens concernant les espèces exotiques envahissantes et l’utilisation non durable des espèces sauvages au Gabon sont multiples:

Le manque de recherche solide et de documentation publiée sur les espèces exotiques envahissantes entrave la capacité à évaluer correctement leurs impacts et rend difficile l'élaboration de stratégies de contrôle efficaces par les décideurs politiques.

Le manque de sensibilisation du public sur les impacts des espèces exotiques envahissantes, aggravé par des efforts insuffisants pour impliquer le public dans cette importante question environnementale, ce qui entrave l'efficacité de la prévention et de la gestion des espèces exotiques envahissantes.

L’absence de réglementation spécifique sur les espèces exotiques envahissantes : Il n'existe aucune loi ou réglementation traitant spécifiquement de la menace que représentent les espèces exotiques envahissantes.

L'absence de ressources financières suffisantes est un obstacle majeur à la recherche, au suivi et à la mise en œuvre de mesures efficaces de contrôle des espèces exotiques envahissantes et d'utilisation durable de la faune. Un financement inadéquat entrave la capacité des agences gouvernementales, des institutions de recherche et des communautés à faire face à la crise.

Le manque d'expertise technique spécialisée et de capacité à identifier, surveiller et gérer correctement les espèces exotiques envahissantes et l'utilisation durable des espèces sauvages. L'absence d'une main-d'œuvre qualifiée dans les domaines liés aux espèces exotiques envahissantes entrave la capacité à mettre en œuvre efficacement les mesures de contrôle et d'éradication.

Les conflits entre les éléphants et les humains (c'est-à-dire que l'on trouve un éléphant tous les 2 km2)posent des problèmes importants pour l'utilisation durable de la faune et de la flore et nécessitent une planification minutieuse et des stratégies d'atténuation.

En outre, les communautés rurales éprouvent des difficultés à faire valoir leurs droits légaux sur les terres et les ressources en raison de l'absence de titres fonciers officiels et de cartes appropriées. Elles sont donc vulnérables aux injustices environnementales, notamment à l'expropriation des ressources et à la perte de biodiversité et de services écosystémiques.

À l'avenir, l'utilisation durable des espèces sauvages sera probablement confrontée aux défis posés par le changement climatique, la demande humaine croissante pour les espèces sauvages et les avancées technologiques. Pour relever ces défis, il faudra procéder à des transformations.

En termes d'utilisation durable de la faune, les populations d'éléphants de forêt d'Afrique ont considérablement diminué, avec une perte de 80 % au Gabon en 10 ans. Les principaux facteurs sont le braconnage pour l'ivoire et la perte d'habitat due à l'activité humaine comme l'agriculture et le développement. Cette situation est à l'origine d'une augmentation des conflits entre l'homme et l'éléphant.

L'efficacité des mesures d'incitation fondées sur le marché, telles que la certification et l'étiquetage, est mitigée et se limite principalement aux marchés à forte valeur ajoutée.Pour remédier à cette situation, il faut : sensibiliser et renforcer les capacités à tous les niveaux, faire appel à des partenariats internationaux pour l'expertise technique et le soutien financier, adopter une approche intégrée entre les pays, une approche collaborative multipartite impliquant le gouvernement, le secteur privé, les chercheurs, les décideurs politiques et les communautés locales pour développer des stratégies de contrôle et de gestion efficaces, renforcer l'application de la loi et les mesures de lutte contre le braconnage, promouvoir la conservation communautaire, les droits fonciers et les droits sur les ressources peuvent contribuer à l'utilisation durable.

Point fort : Le gouvernement a établi un réseau de parcs nationaux pour sauvegarder la biodiversité et les écosystèmes du Gabon.

Pour sauvegarder la biodiversité et les écosystèmes du Gabon avec toutes leurs valeurs intrinsèques, ainsi que les services écologiques, économiques et socioculturels qu'ils fournissent aux populations, le gouvernement a créé un réseau de 13 parcs nationaux en 2008. Ceux-ci sont complétés par deux sites du patrimoine mondial de l'UNESCO (WHS)18 (ainsi que 7 sites sur la liste indicative WHS19), une réserve de l'Homme et de la biosphère (MAB) et 9 sites de zones humides d'importance mondiale (sites Ramsar). Dans plusieurs cas, les zones protégées susmentionnées constituent des désignations qui se chevauchent pour une même zone géographique, y compris les parcs nationaux, les réserves naturelles et les sites Ramsar.