CÔTE D’IVOIRE

PRÉSENTATION DU PAYS

Superficie : 322 462 km2

Population : 29 389 150 habitants

Principaux secteurs économiques : agriculture, énergie (pétrole), bois, exploitations minières et industrie

Principaux écosystèmes : forêts, savanes, montagnes, zones humides, littoral

LISTE DES PARTICIPANTS

  • Mme Alaki Veronique AMARI KOFFI, Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique | koffialaki@yahoo.fr
  • Dr. Jeanne N’TAIN, Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique | ntainjeanne@yahoo.fr
  • M. Constant Yves YAO ADOU, Université Félix Houphouët-Boigny | adouyaocy@gmail.com
  • Pr. Alassane OUATTARA, Université Nangui Abrogoua (Ex-Université d'Abobo-Adjamé) | allassane_ouattara@hotmail.com
  • Dr. Yro Hyacinthe TIE, Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique | tieyroh@gmail.com
  • Dr. Franck Placide Junior PAGNY, Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa | pagnyfranckplacide@yahoo.com
  • M. Ambroise N'KO, Producteur de Cacao Biologique | nkoh5567@gmail.com
  • Dr. Soumah MAFOUDIA
  • Pr. N'golo KONE, Université Félix Houphouët-Boigny | ngolo197804@yahoo.fr
  • M. Amenan KOUAME
  • Pr. Marie Solange TIEBRE | tiebrems@yahoo.fr
  • Pr. Wadja Mathieu EGNANKOU | info@sosforets.ci; wadjaegnankou@gmail.com
  • M. Patrick PEDIA | patrickdedia12@gmail.com
  • Col. Kognan Degrace NDA | ndakogna@yahoo.fr

Un inventaire préliminaire des plantes envahissantes en Côte d’ivoire a publié une liste de 30 espèces de plantes dont 24 terrestres et 6 aquatiques. Il ressort de cette étude que Eicchornia crassipes et Chromolaena odorata sont les plantes exotiques envahissantes les plus nocives de la flore ivoirienne.  L’introduction de ces espèces exotiques envahissantes en Côte d’Ivoire s’est faite soit de façon accidentelle, soit par l’horticulture, ou soit par l’agroforesterie.

Des mollusques gastéropodes, des insectes diptères hématophages et des odonates sont également suspectés d’envahissement dans les différents écosystèmes en Côte d’Ivoir. On peut relever les travaux sur l’Indoplanorbis exustus (Deshayes), un mollusque invasif d’eau douce, la tique exotique Rhipicephalus microplus (Canestrini) sur les  espèces de fourmis exotiques et envahissantes en Côte d’Ivoire.

Les espèces exotiques envahissantes représentent un enjeu pour les agriculteurs et également pour la perte de la biodiversité en Côte d’Ivoire.  Des études ont montré par l’exemple l’impact nocif de Lantana camaradans les cocoteraies au Sud-est de la Côte d’Ivoire, notamment sur la diversité floristique et les propriétés physico-chimiques des sols. Lantana camara entraîne également la perte de plantes utilitaires des invasives notamment les plantes médicinales. En Côte d’Ivoire, les études de modélisation montrent qu’à l’horizon 2050, malgré le changement climatique, l’espèce va conquérir de nouveaux territoires en Côte d’Ivoire. Les espèces exotiques envahissantes ont été signalés dans plusieurs aires protégées et systèmes de cultures en Côte d’Ivoire, menaçant la diversité biologique de ces parcs, les sols et la santé des populations.

En ce qui concerne l’utilisation d’espèces biologiques, il ressort qu’en Côte d’Ivoire, environ 60 essences forestières sont exploitées à des fins commerciales ou de service, environ 1.500 plantes médicinales sont répertoriées ou recensées, 120 taxons de plantes alimentaires de cueillette ont été dénombrées, et 367 espèces servant dans divers autres domaines d’activités traditionnelles (constructions des habitats traditionnels, artisanat, bois de chauffe etc.) ont été identifiés. En termes de pratique non durable, le braconnage, la surpêche et l’exploitation forestière incontrôlée sont les trois composantes de la surexploitation généralisée des ressources biologiques en Côte d’ivoire.

En termes de réglementation nationales, la stratégie nationale de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique de la Côte D’ivoire, intègre des actions sur le contrôle des végétaux envahissants en top priorité dans le cadre de la lutte contre la destruction des ressources aquatiques vivantes. En termes de dispositif, une sous-direction de la Gestion des Sites Pollués et la Lutte contre les Végétaux Aquatiques Envahissants existe et a pour objectif i) d’assurer la gestion des sites pollués et des plans d’eaux envahis par les végétaux aquatiques envahissants ; ii) de réaliser l’inventaire de l’état des sites pollués et des plans d’eaux envahis par les végétaux aquatiques envahissants ; iii) de réaliser l’inventaire des sites assainis (eaux et sols). Les actions entreprises par cette sous-direction incluent la sensibilisation, la pause de barrages flottants, l’immobilisations par des piquetages à l’aide de bambous, des campagnes périodiques d’enlèvement, et la lutte biologique par des prédateurs etc.

En ce qui concerne le contrôle de la circulation des espèces exotiques envahissantes, un dispositif de contrôle, au niveau des frontières existe. Des demandes d’autorisation pour la circulation des espèces dans le cadre de l’APA, Accès et Partage des ressources génétiques sont exigés. Des listes d’espèces interdites d’importation au niveau de la Côte d’Ivoire existent également ainsi que des listes de quarantaine. Au-delà de la réglementation, l’opérationnalisation de ces dispositifs ne peut pas être attestée.

En termes de bonnes pratiques locales, des initiatives existent qui couplent la pratique de la cacaoculture qui est une des activités majeures, génératrices de revenus pour les communautés et de devises pour le pays d’avec l’utilisation durable de la diversité biologique.

Les défis pour mettre en œuvre les actions d’envergure nationale pour le contrôle des espèces exotiques envahissantes et l’utilisation durable des espèces sauvages sont nombreux :

Au niveau National, la biodiversité n’est pas encore une priorité. Les évidences sur les enjeux économiques peuvent créer plus d’engagement

Faire ressortir au niveau des messages des évaluations du type de l’IPBES, les scénarios d’impact pour pouvoir communiquer et impulser le changement transformationnel.

Favoriser plus de synergies entre les scientifiques, les politiques et les praticiens comme préconisé par l’IPBES

Pour faire un programme d’envergure, il faut pouvoir financer cette stratégie.

La Côte d’ivoire est en révision de son plan d’action national pour la diversité biologique, ce qui représente une opportunité pour la prise en compte des actions pour le contrôle des espèces exotiques envahissantes et pour l’utilisation durable des espèces sauvages.

Quelques initiatives existantes pour la gestion des espèces exotiques envahissantes en Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, des travaux concernant la lutte contre les plantes exotiques envahissantes ont été menés. Gestion par la lutte chimique à base de chlorure de sodium contre Salvinia molesta Mitchell et Pistia stratiotes L. Mise en place d’une liste d’espèces végétales résilientes à l’invasion de Lantana camara dans les cocoteraies du Sud-Est de la Côte d’Ivoire. Mise en place d’une liste d’espèces végétales indicatrices des ecosystèmes envahis par Chromolaena odorata (L.) King & Robinson dans le parc national d'Azagny (Côte d'Ivoire). Gestion par la lutte mécanique contre Hopea odorata Roxb. (Dipterocarpaceae), une espèce exotique envahissante du Parc National du Banco en Côte d’Ivoire.

En ce qui concerne, l’utilisation durable des espèces sauvages, la stratégie nationale a retenu comme orientation stratégique 4, la valorisation et l’utilisation durable de la diversité biologique qui se décline en 8 objectifs couvrant de façon pertinente tous les aspects d’intérêt sur cette problématique. L’évaluation du niveau de mise en œuvre de cette stratégie et des défis rencontrés pourrait servir de base afin d’une meilleure opérationnalisation.

Orientation stratégique nationale applicable à la gestion durable des espèces sauvages (in SPANB-Côte d’Ivoire, 2016-2020)